Stop à l'éolien industriel

Stop à l'éolien industriel
Un fléau d'une ampleur internationale s'abat, depuis quelques années, sur notre pays. Aidés par nos élus, les promoteurs éoliens se sont accaparés nos territoires et nos vies. Devant le massacre de notre patrimoine, un vent de colère s'élève partout sur l'hexagone. Il est grand temps de dire "STOP" à ce carnage.

dimanche 10 septembre 2017

Provence-Alpes-Côte d'Azur : EOLIENNES EN QUESTION ?

http://www.alpes-et-midi.fr/article/eoliennes-question

(Publié le 07 Septembre 2017)

Cela pourrait s’appeler « Le bon, la brute et le truand n°2 ! ». Encore qu’il soit bien difficile de savoir qui est qui dans cet énième épisode de la guerre des éoliennes. Entre habitants du sud du département regroupés en associations qui contestent le bien-fondé de l’éolien dans le Buëch, des maires qui voient là sans doute des retombées financières pour leur commune et les services de l’Etat semblant jouer la montre dans un silence de cathédrale, bien difficile donc d’imaginer qui gagnera ce match que personne ne veut perdre. Aujourd’hui, parole aux associations…
Le feu couve

Elles ne partent pas en ordre dispersé à la guerre, les associations anti-éoliennes. Non, du niveau national au niveau régional et local, elles constituent un maillage de 1 500 associations et surtout une force qui n’hésite pas attaquer en justice certains programmes éoliens et à manifester. Ainsi, de grands projets ont été annulés ou mis en sommeil, tels les schémas éoliens régionaux suite à des décisions de justice. 


Il n’est qu’à voir encore les oppositions et manifestations actuelles qui occupent l’actualité de la Dordogne. Il faut dire que ces associations ont du pain sur la planche avec plus de 25 000 machines prévues dans l’Hexagone dans les prochaines années. Et les récriminations se conjuguent à tous niveaux : faiblesse des rendements énergétiques (20%) imposant des centrales polluantes en complément, faible part dans la production (4,3%), facture exorbitante de la production avec une électricité rachetée à un taux plus de deux fois supérieur au coût de production, une facture acquittée par les usagers et en constante augmentation au titre de la CSPE, impact sur la santé et la biodiversité, sans compter les chutes de vente de l’immobilier. « Dans le Buëch, où le tourisme, soit 80% de notre activité économique, sera particulièrement menacé, qui aura encore envie de venir ? » avancent les associations.

La faune et la flore menacés


Le document, signé de son directeur Europe, émane de la société Boralex et s’appelle « demande de dérogation pour la destruction de sites de reproduction et de repos d’espèces protégées » et « demande de dérogation pour la destruction d’espèces protégées ». Colère des associations qui découvrent plus de 30 espèces concernées, de l’aigle royal au vautour et au tétras-lyre, plus de vingt espèces d’oiseaux victimes annoncées par Boralex de collisions avec les éoliennes. « Même constat pour d’autres espèces animales et végétales terrestres, toutes protégées et condamnées en raison de la destruction de leur habitat lors des chantiers » précise encore un membre des associations. Comment peut-on justifier cela ? La réponse est nette : « Motif d’intérêt public majeur selon Boralex. » 

La fronde sur le territoire


Comme souvent, la contestation a commencé avec banderoles et panneaux le long des routes, avant des réunions publiques. Le message affiché est clair : non à l’éolien. A la manœuvre, se retrouvent trois associations, en liaison avec Pivoine, une association de Bruis, toutes nées sur des communes où des projets éoliens ont émergé, bien souvent longtemps ignorés des habitants.

De Montjay à La Haute-Beaume et à Saint Julien en Beauchêne, souffle donc le vent de la contestation, un vent qui n’a rien de commun avec celui qui transforme son énergie cinétique en énergie mécanique au travers de pales ! Car sur ces communes, comme dans la vallée de l’Oule et ailleurs, existent des projets bien avancés d’implantation de ces machines, hautes de 150 mètres, que les industriels souhaitent installer sur les lignes de crètes. Ce qui fait dire à Jean-Philippe Salley, président de l’association Haut-Buëch Nature : « La justice a rejeté le schéma éolien régional. Les industriels, en réalité des financiers, reviennent avec le même projet. La société canadienne Boralex veut implanter 6 éoliennes sur la montagne d’Aureille au-dessus de la Haute-Beaume. »

Aureille et Saint Julien en Beauchêne, la chape de plomb ?

Le ton devient plus agacé, le préfet des Hautes-Alpes en est une des causes. « Malgré les diverses recommandations de la Commission d’Accès aux Documents Administratifs et nos demandes réitérées, le préfet ne nous donne pas accès aux documents relatifs au permis de construire et aux autorisations d’exploiter déposés par Boralex » assène J-F Salley. Et de se montrer tout aussi critique envers « les démarcheurs qui passent leur temps à tenter de convaincre les maires des petites communes rurales du bien-fondé de ces éoliennes pour des retombées financières dans leurs communes. »

Cap sur Saint Julien en Beauchêne où l’Association de Défense de l’Environnement de la Vallée du Haut-Buëch s’oppose au projet éolien porté par la mairie. Sa présidente, Hélène Saletti, revendique une pétition qui a rassemblé une majorité de 85 habitants de la commune, mais dont « le maire ne veut pas entendre parler, sous prétexte qu’il a la légitimité des urnes. » Légalité, légitimité ? Le fossé semble bien profond entre l’élu et l’association convaincue de sa représentativité. Pourtant, la mairie vient de lancer un appel d’offre clos mi-septembre 2017 et bien que le nombre d’éoliennes ne soit pas fixé par la commune selon les opposants, on s’accorde à citer leur nombre à 8. Et si l’édile évoque des difficultés pour construire des voies d’accès au site des éoliennes, « il aura recours à l’acheminement des éoliennes par ballons ou dirigeables ! On croit rêver » confie un des opposants. A noter que la Communauté de communes Buëch Dévoluy a apporté son soutien technique et une aide importante à la rédaction de l’appel d’offre, ce qui ne manque pas de rendre perplexes les anti-éoliens locaux, même si la collectivité a compétence en matière de développement économique. Enfin, trois élus de la Comcom ont intégré la commission de sélection des fournisseurs de générateurs. On le voit, comme à la Haute-Beaume, la situation est toujours tendue dans le Haut-Buëch et les associations n’entendent pas en rester là. Pour l’heure, toutes ensemble tentent d’informer et de convaincre les habitants de la vallée que les éoliennes y sont indésirables, « une fumisterie » résumée d’un mot par un ancien ingénieur d’EDF.

L’Épine et Ribeyret, un cas d’école


Enfin, regardons du côté de l’Épine et Ribeyret. Parole est donnée à Pierre Chauvet, président de l’Association pour la Préservation du Paysage Épinois : « Nous ne sommes pas en lutte contre nos municipalités, elles aussi opposées aux éoliennes, mais nous contestons la décision de la commune voisine de Montjay d’en installer sur son territoire, un projet qui aura un impact important sur L’Épine et Ribeyret. » On le comprend, rien n’est simple et chaque cas amène son lot d’interrogations. De même, l’absence de communication et d’information vers les associations ou la population semble briller par son absence dans tous ces projets, « une façon de faire passer en force l’implantation d’éoliennes » entendra-t-on encore.


Enfin, notons dans les propos de J-P Salley «un soutien en demi-teinte» de Pascale Boyer, nouvelle députée de la circonscription : « Je suis pour le développement des énergies renouvelables. Il est évident que nous devons être attentifs à l’emplacement des installations. Nous ne pouvons pas détruire la qualité environnementale de notre département au profit de groupes industriels extérieurs » et de soutenir les coopératives de production d’énergies renouvelables, sans se prononcer toutefois sur une condamnation ferme de l’éolien dans le Buëch.
Sans doute les « pro-éolien » voudront-ils répondre aux associations et à la population. Si tel est leur souhait, nous leur donnerons très vite l’opportunité de s’exprimer dans ces colonnes.